L’air de ruche, qu’en pensent les scientifiques ?
Un puissant antibactérien naturel
Une étude récente investiguant les propriétés de l’air de ruche (Unravelling the beehive air volatiles profile as analysed via solid-phase microextraction and chemometrics, par Aida Abd El-Wahed, 2021) a montré que les molécules volatiles qu’il contient avaient une forte activité antibactérienne contre plusieurs bactéries reconnues comme pathogènes chez l’homme, et notamment contre une souche multirésistante de staphylocoque doré. Cette étude a aussi permis de mettre en évidence que les molécules volatiles présentes dans l’air de ruche émanaient essentiellement des abeilles elles-mêmes, et en moindre mesure d’autres composants de la ruche comme la cire ou le venin. Ceci constitue une preuve de concept que l’air de ruche possède des qualités insoupçonnées grâce à la grande diversité de molécules volatiles qu’il contient, et ce malgré leur faible concentration relative.
Des phéromones aux propriétés anti-inflammatoires
Plusieurs études réalisées sur des modèles animaux ont permis de démontrer les effets anti-inflammatoires de plusieurs phéromones présentes dans l’air de ruche, notamment le méthyl palmitate et l’éthyl palmitate. L’étude la plus pertinente a démontré l’efficacité du méthyl palmitate dans le traitement expérimental de l’asthme chez la souris (The effect of methyl palmitate on treatment of experimental asthma, par Can Temiz, 2015). Le traitement a eu des effets comparables aux corticoïdes habituellement utilisés contre l’asthme, à savoir une diminution de l’épaisseur des parois alvéolaires et une baisse des marqueurs d’inflammation. Plusieurs autres études ont montré que ces molécules agissaient comme des anti-inflammatoires, tandis qu’elles sont naturellement présentes dans l’air de ruche.
Des observations prometteuses chez l’homme, et un essai clinique
De nombreuses observations effectuées par différents praticiens de l’Est de l’Europe, ainsi qu’un apiculteur français, dont la compilation permet de mettre en avant des effets bénéfiques sur les personnes asthmatiques. En substance, environ 80% des patients déclarent ressentir une amélioration de leur qualité respiratoire, et une diminution de la fréquence des crises d’asthme. Les personnes qui suivent une cure complète bénéficient généralement d’un effet longue durée pouvant aller jusqu’à 8 mois, ce qui contraste fortement avec les traitements à base de corticoïdes, qui ont un effet instantané mais ne préviennent pas les crises d’asthme sur la durée. Ces données ne sont aujourd’hui pas publiées dans des journaux scientifiques, mais elles sont rassemblées dans le livre Apithérapie, quand les abeilles soignent l’asthme et les allergies, écrit par Patrice Percie du Sert. Grâce à ces données prometteuses, une étude clinique a été lancée sur des patients asthmatiques dans l’hôpital de Charleroi en Belgique. Cette étude est en cours, nous sommes attendons les résultats avec impatience. Une autre étude clinique a déjà permis de valider les effets de la propolis, un autre produit apicole dont de nombreux résidus sont présents dans l’air de ruche, dans le traitement de l’asthme (Effect of propolis on moderate persistent asthma: A phase two randomized, double blind, controlled clinical trial, par Majid Mirsadraee).